CE, 27 mars 2020, M. L… et autres, req. n° 426291, à publier au Recueil

Saisi d’un recours « Tarn-et-Garonne » (CE, Ass., 4 avril 2014 Département de Tarn et Garonne, req. n° 358994 : Rec. CE, p. 70), il appartient au juge du contrat de vérifier que l’auteur du recours autre que le représentant de l’État dans le département ou qu’un membre de l’organe délibérant de la collectivité territoriale ou du groupement de collectivités territoriales concerné se prévaut d’un intérêt susceptible d’être lésé de façon suffisamment directe et certaine.

Selon l’arrêt, lorsque l’auteur du recours se prévaut de sa qualité de contribuable local, il lui revient d’établir que la convention ou les clauses dont il conteste la validité sont susceptibles d’emporter des conséquences significatives sur les finances ou le patrimoine de la collectivité.

En l’espèce, les requérants qui se prévalaient de leur qualité de contribuable contestaient  :

–           d’une part, la validité des clauses d’un avenant à une concession du service public du développement et de l’exploitation du réseau de distribution et de fourniture d’énergie électrique aux tarifs réglementés, relatives à la délimitation du périmètre des ouvrages concédés, dont ils estimaient qu’elles n’incluaient pas dans les biens de retour qui, en principe, reviennent gratuitement à l’autorité concédante à l’expiration de la concession, alors, selon eux, que ces équipements étaient nécessaires à l’exploitation des compteurs Linky et, partant, au fonctionnement du service public.

–           d’autre part, la validité des clauses relatives à l’indemnité susceptible d’être versée au concessionnaire en cas de rupture anticipée du contrat, dont ils estimaient que l’application pouvait excéder le montant du préjudice réellement subi par ce dernier et constituer de ce fait une libéralité prohibée.

Le Conseil d’État censure la Cour administrative d’appel  qui avait jugé  que les requérants ne pouvaient se prévaloir de leur qualité de contribuable, en raison du  caractère aléatoire du déploiement des dispositifs exclus de la liste des ouvrages concédés par l’article 2 du cahier des charges et sur le caractère incertain de la mise en œuvre de la clause relative à la rupture anticipée du contrat

Il juge que la cour a commis une erreur de droit, le caractère éventuel ou incertain de la mise en œuvre de clauses étant par lui-même dépourvu d’incidence sur l’appréciation de leur répercussion possible sur les finances ou le patrimoine de l’autorité concédante

Eric GINTRAND

Avocat associé

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